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04/05/2013 in "LA VOIX DU NORD"


Louvignies-Quesnoy: ancien biochimiste, Serge Dreumont se lance dans le maraîchage bio
LA VOIX DU NORD - Par ESTELLE BAILLIEUX pour La Voix du Nord, Publié le 04/05/2013
Par ESTELLE BAILLIEUX
À 51 ans, ce natif de Louvignies-Quesnoy a décidé de prendre un virage à 360 degrés, et de se lancer dans la culture maraîchère biologique. Au mois de septembre, il devrait obtenir le fameux certificat bio, valeur de sésame.
Serge Dreumont a quitté son métier de biochimiste après un licenciement pour se consacrer à la culture bio.
Il a déjà le teint hâlé, les deux pieds dans la terre, un œil sur les serres. Serge Dreumont veille sur ses trois hectares de culture maraîchère. De parents agriculteurs, à la tête d’une exploitation orientée vers l’élevage laitier et la polyculture, le maraîchage, il « avait ça dans l’âme. J’aidais à la ferme. J’aimais bien travailler dans les champs». Serge Dreumont « aurait bien voulu faire des études de chimie et travaillé dans l’agriculture, dans un laboratoire de recherche comme l’Inra. Mais ça ne s’est pas fait». Il intégrera bien un laboratoire, mais un laboratoire d’analyse médicale à Valenciennes. Ce technicien de laboratoire sera licencié vingt ans plus tard. Il retrouvera du boulot dans un laboratoire travaillant dans l’industrie pharmaceutique à Prouvy. « Sur la fin, j’en avais marre. Je n’avais pas de bonne relation avec mes supérieurs». Il partira lors d’un plan social en 2009.
Après une formation à l’institut de Genech, Serge Dreumont s’installe en novembre 2011. « Ce n’est pas là que j’ai appris à faire du maraîchage, mais de l’administratif, à faire les comptes, à rencontrer des partenaires», confie ce jardinier amateur depuis des années. Cette formation, qui rentre dans le cadre d’un plan de reconversion professionnelle, lui donne certes droit à une capacité, mais à aucune aide à l’installation, réservée aux jeunes agriculteurs.
Qu’importe, il poursuit sa voie, avec l’idée de faire du bio, qui lui impose l’usage strict d’engrais organique et non chimique. « Pour moi, c’est la façon normale de cultiver des légumes. J’ai travaillé dans la chimie pendant des années, je sais ce que c’est. C’est responsable de pas mal de cochonneries, et ça fait réfléchir», note Serge Dreumont, qui se plie aux contrôles d’Ecovert, aux contraintes de la certification. La reconversion en bio devrait être effective en septembre. Dès lors, Serge Dreumont investit dans un forage, dans la mise en place de clôture, aménage une bande non cultivée de cinq mètres minimum autour de ses champs, eux-mêmes entourés d’exploitations agricoles conventionnelles. Sur ses parcelles, il cultive une trentaine de variétés de légumes différentes. « En bio, le gros souci, c’est le désherbage manuel, la gestion des maladies et des ravageurs», commente-il.
À cela, il a sa solution, la rotation des cultures et d’une parcelle de luzerne (fauchée et récoltée par le lycée agricole du Quesnoy en échange de fumier qu’il met en compostage six mois), et l’utilisation de variétés résistantes. Serge Dreumont écoule sa production en vente directe, mais à 80 % par le biais de l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) de Louvignies-Quesnoy, créé en 2011. « Lors d’un stage dans une ferme bio à Maing, qui travaille avec l’Amap du Quesnoy, tenue par d’anciens collègues partis du laboratoire lors d’un plan de licenciement, on m’a dit qu’au Quesnoy, il y avait une liste d’attente à l’Amap. L’idée a germé de créer une Amap à Louvignies-Quesnoy». L’an dernier, Serge Dreumont a fourni ses premiers paniers aux adhérents. Cinquante par semaine. Après un peu plus d’un an de reconversion professionnelle, il ne regrette pas son choix. Même si l’an dernier, il ne s’est pas versé de salaire. « Pour que l’activité soit rentable, il faudrait distribuer soixante paniers par l’Amap, et développer la vente directe. J’aime bien ce que je fais, je suis à l’air libre, mon propre patron. Le souci est que le salaire ne suit pas. Je me dis que c’est la première année. J’ai beaucoup investi. Lorsqu’on est plus jeune, on peut investir un peu à la fois».
Serge Dreumont a décroché un contrat pour la restauration scolaire du Quesnoy et tient un stand au tout nouveau marché bio de Valenciennes place Saint-Nicolas (le prochain aura lieu le 5 mai). Et ne désespère pas un jour d’écouler sa marchandise auprès d’un restaurateur friand de cuisiner des produits frais et 100 % biologiques. E. B.
El Bio gardin, rue Roger-Robert, à Louvignies-Quesnoy : vente directe, lundi, mercredi, vendredi, samedi de 14 h à 20 h et dimanche de 9 h à 12 h


27/07/2012 : On parle de Serge dans "Le Monde" !

  

18/04/2012  (La Voix du Nord) "Les premiers paniers de légumes frais distribués aux adhérents de l'AMAP de LOUVIGNIES"

      
Les paniers de légumes produits par Serge Dreumont sont distribués chaque vendredi auprès des adhérents de l'AMAP. 
Après Le Quesnoy en 2009, une deuxième association pour le maintien d'une ... agriculture paysanne (AMAP) a vu le jour à Louvignies-Quesnoy ( notre édition du 4 janvier). Soutenu par l'AMAP du Quercitain, le projet consistant à établir un partenariat entre les agriculteurs et les consommateurs s'est d'autant plus aisément concrétisé que l'AMAP du Quesnoy disposait d'une liste d'attente d'adeptes de la formule et qu'un maraîcher local était prêt à s'engager dans une production respectueuse de l'environnement. L'association El bio gardin vient de se créer afin de sceller le contrat entre le producteur, Serge Dreumont, dont les terres sont en conversion vers l'agriculture biologique et les consommateurs qui s'engagent à aller chercher chaque semaine leur panier de légumes frais et de saison. Ces paniers sont conçus pour une famille de quatre personnes. L'engagement est pris pour une année, au prix de 13 E le panier. Une réunion d'information, démarche à la fois solidaire et écologique, a été organisée dernièrement par le groupe d'animation. Elle a porté ses fruits puisque de nouveaux adhérents sont venus étoffer les inscriptions. Aujourd'hui, l'association enregistre trente paniers hebdomadaires. La distribution a lieu chaque vendredi, de 18 h à 20 h, à la ferme. Rencontrée sur le site, Sophie Gaida, venue de Villereau, est fort satisfaite du concept. « Il permet de trouver, à proximité des produits frais, de saison, cultivés suivant le cahier des charges de l'agriculture biologique, de découvrir des légumes anciens, comme par exemple, le panais et même d'échanger des recettes », indique cette adhérente. L'association envisage la création d'un blog et dans le cadre de son animation, va proposer des chantiers aux bénévoles.

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